samedi 29 octobre 2011

Olivier ADAM : Des vents contraires


Paul Anderen, le héros de ce sixième roman a fui vers Saint-Malo, la ville de son enfance, avec ses deux gamins. Depuis des mois, Sarah, sa femme, leur mère, a disparu sans donner de nouvelles. Qu'est-elle devenue ? Est-elle seulement encore ­vivante ? Avec un sens aigu du romanesque, Olivier Adam écrit au plus près des émotions, alliage de rugosité et de finesse, de brutalité et de sensibilité, de glace et de générosité, donne à son texte et à son personnage une voix formidablement juste, entêtante et émouvante. Et dit, avec une belle subtilité, les vibra­tions des paysages, les aménagements infinis du ciel et de la mer, la course des nuages et des oiseaux, refuge, dernier repère et seul apaisement quand plus rien ne peut vous atteindre, quand tout paraît si définitivement lointain. Réflexion sur l'absence, le deuil, les liens familiaux, Des vents contraires est, malgré la noirceur de son inspiration, un roman ­lumineux, par l'humanité et la tendresse qu'il dégage, et l'énergie qui l'habite. Cette capacité de résistance et d'espérance qui ­domine au bout du compte. A l'instar de ces maisons de bord de mer, serrées les unes contre les autres, « poussées à l'eau par le pays tout entier, suspendues juste ­­au-dessus, en lisière, margina­les et fragiles, menacées mais debout ».

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