mercredi 31 octobre 2012

Rendez vous le 9 Novembre

oufffffffffffffff
on y arrive
on vous attend le 9 novembre à 8h30 à villeneuve les montreal salle des fetes

a bientôt


A qui le Goncourt ????

vendredi 13 juillet 2012

Une idée originale au dernier café litteraire

Sur une superbe idée d’Anne, nous avons décidé de lire tous le même auteur pour la séance de février


Ensuite nous échangerons sur ses romans

L’auteur sera : Nancy Houston

Je vous propose un lien pour mieux la connaître et choisir un de ses livres

http://www.actes-sud.fr/contributeurs/huston-nancy

http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-nancy-huston-2012-05-22

http://www.lexpress.fr/culture/livre/reflets-dans-un-oeil-d-homme-par-nancy-huston_1110387.html

http://www.lexpress.fr/culture/livre/nancy-huston-souvenirs-de-la-chambre-des-morts_617783.html

Biographie :

BIOGRAPHIE :

Non, pas de biographie, pas trop, parce qu'elle n'aimerait pas ça. Et que les dates égrenées d'une vie n'ont pas nécessairement plus d'importance, ni de vérité que les mensonges de la fiction. Ou simplement la vérité, elle est dans ce que dit Nancy, dans ses romans. Seulement deux ou trois choses que je sais d'elle... pour reprendre le titre d'un vieux Godard qui aurait aimé son visage d'indienne belle et rebelle. N'a-t-elle pas sur certaines photos un air d'Anna Karina ? Je sais qu'elle est née à Calgary, une ville sans cathédrale ni château. Une ville de l'Alberta, un pays de plaines, «terre remplie de vide et de langues étrangères » où les gens s'étourdissent de rodéos et n'en finissent jamais de commémorer un passé récent de pionniers. Un pays de religion aussi. Le grand-père, le père sont très religieux. « Mon grand-père paternel était pasteur, pour commencer; la sœur de mon père était missionnaire au Népal, et ces deux parangons de la vertu chrétienne pesaient lourdement sur mon père. Ma mère était protestante elle aussi, mécréante depuis longtemps, je crois; toujours est-il qu'elle avait été élevée dans une secte différente de celle de mon père. Donc quand ils se sont mariés, ils ont fait une sorte de « compromis » : la cérémonie s'est tenue à la très libérale et moderniste église unitarienne, et c'est là que, au fil des ans, leurs trois enfants ont été baptisés. » Une religiosité plus hybride, plus éclectique que rigoriste, sans doute. Mais qui peut susciter quelques envies d'athéisme. Pas trop tout de même

Lire la suite sur son site :

http://mondalire.pagesperso-orange.fr/Huston.htm





Rendez vous avec les romans de Nancy donc le 22 février au café littéraire

Ouvert à tous venez échanger avec nous.



Nous avons aussi décidé d’inviter des auteurs régionaux comme G.P Gleizes, M. Fuentes et autres pour leurs derniers romans………….

Les dates de nos prochain « Café littéraire »:

26 octobre 2012, les bons livres de la rentrée

2 décembre 2013 : les livres de noël à offrir (surement avec un auteur)

22 février 2013 : rendez vous avec les romans de N.Youston

26 avril 2013

28 juin 2013



mardi 10 juillet 2012

l'Honneur de Sartine de JF Parot

la neige tombait sur les cedres de D.Guterson

décembre 1954.
au nord-ouest des etats-unis, l'île de san piedro est le théâtre d'une tempête sans précédent : un jeune américain d'origine japonaise, accusé de meurtre, est traduit devant le tribunal de la petite communauté de pêcheurs et de fermiers. lors qu procès refont surface les souvenirs de la guerre du pacifique et des camps oú furent internés les nippo-américains, après pearl harbor. le journaliste ishmael chambers entame une longue plongée dans son passé : son premier et son unique amour pour hatsue - la femme de celui que l'on juge aujourd'hui -, la guerre oú il a perdu un bras et s'est perdu lui-même.

 
 

Les souvenirs de D.Foenkinos

« Il pleuvait tellement le jour de la mort de mon grand-père que je ne voyais presque rien. Perdu dans la foule des parapluies, j'ai tenté de trouver un taxi. Je ne savais pas pourquoi je voulais à tout prix me dépêcher, c'était absurde, à quoi cela servait de courir, il était là, il était mort, il allait à coup sûr m'attendre sans bouger.
Deux jours auparavant, il était encore vivant. J'étais allé le voir à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, avec l'espoir gênant que ce serait la dernière fois. L'espoir que le long calvaire prendrait fin. Je l'ai aidé à boire avec une paille. La moitié de l'eau a coulé le long de son cou et mouillé davantage encore sa blouse, mais à ce moment-là il était bien au-delà de l'inconfort. Il m'a regardé d'un air désemparé, avec sa lucidité des jours valides. C'était sûrement ça le plus violent, de le sentir conscient de son état. Chaque souffle s'annonçait à lui comme une décision insoutenable. Je voulais lui dire que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'y pense encore à ces mots, et à la pudeur qui m'a retenu dans l'inachèvement sentimental. Une pudeur ridicule en de telles circonstances. Une pudeur impardonnable et irrémédiable. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux lui dire, là. »
David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur la vieillesse et les maisons de retraite, la difficulté de comprendre ses parents, l'amour conjugal, le désir de créer et la beauté du hasard, au fil d'une histoire simple racontée avec délicatesse, humour, et un art maîtrisé des formules singulières ou poétiques

Le journal d'un corps de D.Pennac

On n'avait jamais lu si vibrant éloge de la masturbation que les pages 84 et 85 du dernier roman de Daniel Pennac, Journal d'un corps. Sans doute faudrait-il d'ailleurs dire « branlette » plutôt que masturbation tant le livre est cash, empathique, dénué de toute fausse pudeur. Rien n'échappe à la curiosité de son héros ni à la sagacité de son regard. Les pages en question évoquent ainsi, avec une précision d'entomologiste, cet instant subtil où tout va basculer, que le narrateur appelle le « passage de l'équilibriste » : la seconde où, « juste avant de jouir, je n'ai pas encore joui ». Instant délicat s'il en est, qu'on voudrait indéfiniment prolonger. « Il faut être très prudent, très précis, c'est une question de millimètre, peut-être moins », s'enfièvre le narrateur. La remarque vaut aussi sur le plan littéraire, l'exercice stylistique sur un tel sujet étant lui-même périlleuse affaire d'équilibre. L'auteur, on l'a compris, s'en tire haut la main, si l'on ose dire ! Et le roman tout entier est à l'avenant. Il s'intéresse précisément à ce que d'ordinaire la bienséance enjoint de taire. Grave autant que malicieux, car le sujet, mine de rien, est sérieux.
Voilà quelques années, le sociologue David Le Breton publiait un livre passionnant sur le mépris contemporain pour le corps, l'insistance à en dénoncer les faiblesses. Le corps fatigue, vieillit, tombe malade. Et finit par mourir. De la chirurgie esthé­tique à la biologie, en passant par les technosciences, chacun rêve aujourd'hui de « bricoler » le corps pour l'améliorer, s'inquiétait le sociologue dans cet essai intitulé L'Adieu au corps. Nié, le corps, confirme le personnage imaginé par Pennac. Qu'importe le spectacle qu'on en donne aujourd'hui, le silence qui l'entoure est aussi épais qu'avant. « Plus on l'analyse, ce corps moderne, plus on l'exhibe, moins il existe. Annulé, à proportion inverse de son exposition ». D'où le projet de cet homme, au centre du livre, d'écrire un « journal de son corps ». De septembre 1936 (il a 12 ans) à octo­bre 2010, quelques jours avant sa mort, à 87 ans. Le résultat est l'exact contre-pied d'un adieu au corps. C'est un salut à celui-ci, compagnon de tous les jours, la reconnaissance d'une vie. Le corps retrouvé.
Voici donc un journal impudique, sans tabou. Exclusivement centré sur les découvertes, les surprises sans fin que nous réserve notre corps. A peu près rien dans ce journal des évé­nements qui traversent la vie de son héros - rien sur la guerre, rien sur mai 1968. Rien non plus des états d'âme du diariste. Juste « l'observation de mon pro­pre corps parce qu'il m'est intimement étranger ». Et qui vaut au lecteur de belles pages sur les « trois façons de pisser chez les garçons » ou le plaisir du « cu­rage de narine » associé « à celui de la lecture ». On rit souvent, de nos peurs en particulier. On est heureux de partager cette intimité si profondément universelle, même si l'histoire se termine mal. On suit pas à pas les effets du vieillissement, les renoncements obligés, la perte de l'appétit sexuel. « Certains changements de notre corps me font penser à ces rues qu'on arpente depuis des années. Un jour, un commerce ferme, l'enseigne a disparu, le local est vide... »
Belle manière, en lisant ce livre, de se sentir humain. Pennac prend à bras-le-corps l'énigme de l'incarnation : quel est le lien entre mon corps et moi ? Et montre que le mystère n'est jamais épuisé. « Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté », écrit son héros, à 86 ans. Et c'est ainsi qu'il est un homme.

Le roi n'a pas someil de C.Coulon


La sobriété du style de Cécile Coulon – où explosent soudain les métaphores – magnifie l’âpreté des jours, communique une sensation de paix, de beauté indomptable, d’indicible mélancolie.

« Ce que personne n’a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, autour d’une bière fraîche, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, ce poids, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hot-dogs vendus avant les concerts ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les écoliers, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n’a pu savoir, c’est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras était venu lui passer les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise. » De quoi Thomas est-il responsable ? Qui a tiré les ficelles de cet invraisemblable jeu de dupes ? Chronique d’un drame, histoire d’un destin inattendu, Le roi n’a pas sommeil fascine par la manière insidieuse dont l’étau se referme autour de son personnage. Cécile Coulon, qui mêle avec brio la transparence et la noirceur, révèle la part d’ombre d’une vie ordinaire. Après Méfiez-vous des enfants sages, elle mélange le réalisme le plus cru au suspense le plus déroutant. Un roman d’amour et de haine, de violence et de trahison, aux pages traversées par le vertige de la vie humaine, que l’on porte en soi longtemps. Avec une écriture rigoureuse, Cécile Coulon dit la solitude hébétée, la vie fragile, l’impuissance. Palpitant, inquiétant, Le roi n’a pas sommeil ne laisse pas ses lecteurs au repos.

1Q84 de H.Murakami


1Q84 livre 1 avril-juin

  1Q84

1Q84 livre 1 avril-juin - Haruki MurakamiLe passé - tel qu'il était peut-être - fait surgir sur le miroir l'ombre d'un présent - différent de ce qu'il fut ? Un événement éditorial sans précédent. Une oeuvre hypnotique et troublante, un roman d'aventures, une histoire d'amour, deux êtres unis par un pacte secret. Dans le monde bien réel de 1984 et dans celui dangereusement séduisant de 1Q84 va se nouer le destin de Tengo et d'Aomamé...

Mon traitre de S.Chalandon

L’Histoire d’une amitié trahie

Mon Traître de Sorj Chalandon - © Grasset
Mon Traître de Sorj Chalandon - © GrassetAntoine est un luthier parisien qui très vite, se prend d’amour pour l’Irlande. Fasciné par sa culture, ses paysages et par la chaleur des gens, le jeune français découvre l’Irlande du Nord, avec Belfast et sa grisaille, ses barbelés et ses tensions politiques. Il y rencontre des habitants qui deviendront plus tard ses amis. Tous font partie du mouvement républicain, et mènent comme ils le peuvent quelques actions pour le compte de l’IRA. Antoine y rencontrera Tyrone Meehan , un homme dont il s’éprendra d’une amitié sans borne. Tyrone Meehan est à l’époque un éminent leader du mouvement républicain.
Au fil des ans, Antoine rend de plus en plus de visites à ses amis, s’éprenant d’une véritable passion pour l’Irlande du Nord. Son enthousiasme est tel, qu’il s’enflamme lui aussi pour le conflit en Irlande du Nord, à un tel point, qu’il participe quelques fois à la lutte.
Durant plus de 25 ans, il mènera ça et là quelques actions pour le compte de l’IRA, le tout, vraisemblablement appuyé par son ami Tyrone Mehaan… Jusqu’au jour où il apprend par la presse que son ami agissait en vérité depuis plus de 20 ans pour le compte du gouvernement britannique. Antoine vit alors cette trahison comme un véritable déchirement, et peine à comprendre les motivations de son ami…

L'Art français de la guerre de A.Jenny


Qu’est-ce qu’un héros ? Ni un vivant ni un mort, un être qui pénètre dans l’autre monde et qui en revient.» À la lumière de cette citation de Pascal Quignard, on mesure mieux la personnalité du capitaine Victorien Salagnon, personnage central et ambigu de ce gros roman, et le dialogue qu’il noue avec un jeune homme désoeuvré, reclus dans la banlieue lyonnaise, qui passe son temps à trafiquer ses arrêts de travail, à faire l’amour, à boire et à regarder des films de guerre. L’ex-parachutiste raconte avec un mélange d’horreur et de pudeur, à son cadet fasciné, les conflits où il a servi. En échange, il l’initie au maniement de l’encre.




L’Art français de la guerre : un titre bien rébarbatif, où Alexis Jenni, né en 1963, et dont c’est le premier ouvrage, parcourt vingt-neuf ans de colonisation française. L’Indochine, le Viêtnam, l’Algérie. On pourrait croire à une réflexion sur l’absurdité des conquêtes, si l’auteur ne portait son récit à des hauteurs spirituelles, avec un style parfait d’équilibre. Il va plus loin que Camus, lequel n’envisageait pas une Algérie non française.



Les guerres de colonisation ont fait couler autant d’encre que de sang. C’est à l’encre que s’attache l’ex-officier. Celle dont il tirait, sur le papier, entre deux coups de canon, la pureté que la confusion générale interdisait. Celle qui noircit les Mémoires du général de Gaulle, baptisé «le Romancier», champion du mentir-vrai, quand il travestit ce qui gêne et passe sous silence ce qui dérange. De Gaulle est le plus grand menteur de tous les temps, mais il l’était comme mentent les romanciers. Il construisit par son verbe, pièce à pièce, la légende dont nous avions besoin pour habiter le XXe siècle». De Gaulle menteur ? Avant mai 1968, il avait écrit que l’Algérie française était une utopie ; quand il a constaté à Alger l’immense ferveur des pieds-noirs et la possibilité d’une amitié franco-musulmane, il a cru un moment que la chose était possible. Il a très vite déchanté. Son « Je vous ai compris » était-il sincère, avant sa volte-face, ou bien voulait-il faire avaler progressivement la couleuvre ? Les avis ont toujours divergé. Mais Alexis Jenni tient à la thèse de l’anagogie. Dans la jungle des partis pris, avoir un ennemi simplifie et rassure. Dans les livres, on en triomphe toujours. Ni Bodard ni Kessel, Jenni condamne l’héroïsme. Les guerres de colonisation sont de sales guerres, suivies de parfaits exemples de décolonisation ratée.



Le maître et l’élève trouvent la source de la sauvagerie coloniale dans l’exacerbation des différences et de l’identité nationale, dans l’obsession de la race et de la « ressemblance héréditaire », d’où découle le sectarisme. L’amour, le désir sexuel, l’art leur paraissent de saines alternatives, capables de transfigurer la haine aveugle : « Comment supporterais-je cet encombrement qu’est l’autre, si le désir que j’ai de lui ne me fait pas tout lui pardonner ? » Et sans désir de l’autre, que reste-il, sinon l’envie de le voir disparaître ? L’identité selon Alexis Jenni est à trouver dans le langage et le sexe, sous un ciel de neige peint à l’encre noire.



Mais tout est guerre, selon lui ; « la taupe cannibale » de la furia francese rampe et gronde partout, même en temps de paix. Dans le couple ; lors des émeutes ; dans les files d’attente devant une pharmacie de nuit où l’on cherche à grappiller une place ; dans l’acte de consommer (le narrateur lit le mot « enfant » sur une barquette de viande, à côté d’abats étiquetés « animaux »). Violence partout tapie, partout à l’oeuvre. L’État lui-même « veut que l’autre se taise ; il faut le réduire à quia, trancher sa gorge parlante ».



La torture est au coeur du débat, jamais décrite, non plus que le compagnon du narrateur ne s’englue dans la poliorcétique des combats (l’art d’assiéger les villes). Il rappelle que «le français est la langue internationale de l’interrogatoire». L’impossible situation des pieds-noirs installe la perfide question de la race, « l’idée visible qui permet le contrôle. La ressemblance physique, confondue avec l’identité, permet le maintien de l’ordre ». Quand le narrateur demande au vétéran s’il a torturé, l’autre répond qu’il a fait pis : «Nous avons manqué à l’humanité.» Tout ce livre tient au creux d’une phrase : «On n’apprend pas impunément la liberté, l’égalité et la fraternité à des gens à qui on les refuse».



Inconnu dans le milieu de l’édition, Alexis Jenni ne le restera pas longtemps. Ce premier roman, chef-d’oeuvre de mesure, que rehaussent l’art et le désir salvateurs, est un coup de maître.





Par Vincent Landel