mardi 6 mars 2012

Le prince des marais de Pat CONROY

Effroyable et fascinant Un de ces livres rares qui restent dans votre esprit et y pèsent de tout leur poids.

Tout dans ce roman est fort. Le titre déjà, magique et mystérieux ; le style ensuite, qui manie le flash-back, les images et les non-dits à la perfection ; l’écriture aussi, puissante et réfléchie ; l’histoire bien sûr, captivante du début à la fin ; et les personnages surtout, incarnés par des personnalités fascinantes, attachantes et superbement décrites.

Nous nous retrouvons plongés dans un monde à la fois familier, celui d’une famille qui se déchire, et inconnu, de par les personnalités hors du commun des acteurs et les circonstances très particulières dans lesquelles se déroule l’histoire.

Une île perdue au fin fond de la Caroline du Sud et une famille de pêcheurs qui lutte pour survivre. Un père violent et une mère pétrie d’ambition, pour qui rien d’autre n’a d’importance, vont marquer à jamais leurs trois enfants. Le Sud, un peu décadent, plante un décor idéal pour cette histoire aussi trouble et humide que les marais qui l’enveloppent.

Le roman, toujours sous tension, vogue entre le présent, Manhattan, où Tom s’est installé pour quelques mois afin de prendre soin de sa sœur jumelle, Savannah, internée à la suite d’une tentative de suicide, et le passé, trouble et rempli de souvenirs douloureux. Entre les jumeaux, une ombre plane, celle de leur frère, Luke, mort quelques années auparavant, dans des circonstances sombres que l’on découvre au fil du livre.

Trois caractères différents, trois personnages hauts en couleur, trois destinées tragiques dont les causes trouvent leurs racines dans le passé, un passé que Tom a, comme toute la famille, enfoui au plus profond de lui pour ne pas l’affronter et pour continuer à vivre. Avec l’aide la psychiatre de Savannah, il va petit à petit revivre ce passé pour se délivrer enfin, et sa sœur avec lui, si elle peut encore être sauvée.

C’est un livre dur, perturbant, mais l’humour ne manque pas, la romance non plus, et surtout, il offre ce souffle de génie qui ne se décrit pas mais qui se ressent et s’apprécie comme toutes les choses rares, trop rares.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire