dimanche 22 mai 2011

MEMOIRE de Mes PUTAINS TRISTES de Gabriel Garcia Marquez


Un vieil homme aigri est sur le point de fêter son 90ème anniversaire. Pour ce faire, il contacte Rosa Cabarcas, tôlière d'une maison close et lui demande les services d'une jeune vierge. Le soir même, il fait la rencontre de celle qu'il appellera Delgadina, adolescente d'à peine quatorze ans. Après avoir passé la nuit à la contempler endormie, il rentre chez lui au matin sans la réveiller. Le lendemain, il retourne la voir au bordel.
Une histoire de vieux dégueulasse n'a à priori rien pour me séduire. Mais ce serait faire offense à Gabriel Garcia Marquez que de le croire capable de commettre un tel récit. Ce livre ne nous raconte pas la fin de vie d'un pédophile à la libido exacerbée, non, il s'agit à mon sens de tout autre chose. Ce vieillard égoïste, qui n'a jamais connu la sexualité que dans les bras des prostituées, qui a vécu toute son existence sans prendre de risques, va renaître le soir de sa rencontre avec Delgadina.
Delgadina représente en fait la vie dans tout ce qu'elle a de plus beau, de plus époustouflant, de plus angoissant aussi. Grâce cet amour platonique, le narrateur va enfin se mettre en mouvement, s'ouvrir au monde qui l'entoure, et découvrir la violence du sentiment amoureux. En le lisant, j'ai eu l'impression d'assister à la guérison d'un "infirme de la vie". Vous savez, ces gens sur qui tout glisse, qui n'éprouvent rien.
En fait ce livre, aussi paradoxal que cela puisse paraître, est un hymne à la vie et l'amour. Bien sûr, en abordant les thèmes de la prostitution ou de la rencontre entre la vieillesse et la puberté, Gabriel Garcia Marquez provoque son lecteur. Mais c'est souvent en choquant que l'on parvient à ses fins. Si vous réussissez à passer au-delà des tabous et des convenances, vous devriez aimer cette fable des temps modernes.

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